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Samedi 10 Juin 2006, à 11h15
inauguration de la place
Justin Godart (1871-1956)

(du 13 quai Malaquais au 3 quai Voltaire - Paris 6e)

Justin Godart était Président de la "Société des Amis de la Maison d'enfants de Sèvres".

Allocution de François Bilange

Monsieur le Maire de Paris, Madame Odette Christienne, adjointe au Maire de Paris, Madame Evelyne Haguenauer, adjointe au Maire de Lyon, Monsieur J.P. Lecoq Maire du 6e arrondissement, Monsieur J. Charles Bossard, 1er adjoint au Maire du 6e arrondissement, Mesdames et Messieurs du Conseil de la Ville de Paris qui avez voté à l’unanimité pour la "Place Justin Godart", Monsieur Philippe Lamy, Madame Melissa Keilany, Madame Léger et sa patience infinie, je vous remercie du fond du cœur pour votre action si positive qui a permis cette belle cérémonie en l’honneur de Justin Godart. 

Dans ce cadre prestigieux et harmonieux de la Seine et des Tuileries, tout près de Voltaire tu vas réintégrer, Grand Père, ce lieu où tu aimais vivre, te promener parmi les bouquinistes, les vieilles librairies, les antiquaires…

A vous tous, présents et absents, avec émotion je résume le sens de la vie de Justin Godart en cinq points :

Pour le peuple et par le peuple, tous les peuples,
le Travail et la Santé, la Justice et la Paix.

Orateur né, conférencier subtil, redoutable débatteur, à chaque minutes de ta vie, Grand Père, tu as servi la France dans tes fonctions officielles avec énergie, audace et honnêteté sans jamais dévier de tes convictions et de ton engagement humanitaire.

Dans ton appartement du quai Voltaire tu as reçu les humbles aussi bien que les grands, je cite au hasard : Einstein, Ho-Chi-Minh, Louis Aragon, Paul Eluard, Al. Thomas, I. Schneersohn, Paul Painlevé, Bidault, le professeur Robert Debré, Paraf, L. Blum, Gustave Roussy, Joliot Curie, A. Briand, Y. Farge, Léon Jouhaux, G. Leygues, Z. Khanzadian, Francis Jourdain, G. Duhamel, etc.

Tu as crée ou présidé ce que l’on appelle maintenant les O.N.G. : Ligue Française contre le cancer et l’Union Internationale contre le cancer, l’Hôpital Foch, les Œuvres sociales de l’Armée du Salut, l’Œuvre  de Secours aux Enfants, le C.D.J.C., etc. Toutes au service de l’humanité, comme les encyclopédistes en familiarité avec l’univers…

 Frère des Hommes, tu as défendu tes « chers immigrés » inlassablement jusqu’à ta mort. Tu as été le parrain actif de : l’Indochine, l’Arménie, l’Albanie, la Bulgarie.

Amis des Juifs, tu as été pendant la 2ème guerre mondiale, un des premiers résistants, un des plus courageux, cachant dans ton jardin de Pommiers les sommes collectées par J. Fisher pour le Fond National Juif. Fernande Meyer (mon témoin vivant pour la médaille des Justes), cachée à Pommiers, m’a écrit une lettre en 2002 : « Je me souviens avoir tapé à la machine des articles pour le journal clandestin « le Patriote Beaujolais ». On passait ces articles sur une vieille ronéo qui, à chaque fois, était sortie et réintégrait sa cachette dans une fausse cheminée »…

Premier Président de l’Entraide Française, à la Libération, tu reprends tes activités humanitaires et, toujours militant tu plaides pour la paix au Vietnam, contre cette guerre stupide.

Tu nous laisses un dernier avertissement qui est d’actualité aujourd’hui dans cette France et dans le monde où le capital règne en maître :

« Tant qu’il y a une existence qui subit la pénurie, le profit est coupable »

Gageons que les anges et Saint Pierre vont laisser cette nuit, descendre sur ta Place, Grand Père, tous tes amis, pour faire un Mâchon de tonnerre et déguster les croissants de lune des boulangers et l’ambroisie des vignerons du Beaujolais, sous la surveillance de l’Académie de Médecine et au son de la fanfare des Beaux Arts…

Prochaine étape pour toi, Grand Père : le prix Nobel de la Paix, et une fondation Justin Godart, n’est-ce pas Jacques Bruyas…  Nous nous y employons.

Merci à vous tous, pour votre présence amicale et votre soutien fraternel.

Caravelle (lino)
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