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Des anciens publient…

Reproduction des premières et quatrièmes de couverture.

Gilbert Martal - Jacques Martal - Julia Billet - Pascal Doury - Tassadit Imache

Soixante ans après la Shoah, un homme explore la douleur qu'à creusé en lui la disparition des siens. Le temps non seulement n'a pas adouci la peine mais il découvre que la souffrance augmente avec l'écoulement des jours.
Comment pourrait se faire le travail du deuil quand ceux qu'on a perdus n'ont laissé aucune trace ni tombe ? Cette évocation déchirante des bonheurs d'autrefois, dont on n'a conservé que des instants fugaces, des portraits saisissants de ceux qui recueillirent l'orphelin de six ans et, lancinante, insidieuse comme une musique empoisonnée, la question : pourquoi cette barbarie ?
Soixante après, pourquoi vivre ou survivre fait-il encore si mal ?

Maryse Delarue-Rivoire

Voici le grand chant Lyrique qu'enfin, longtemps après, l'homme mûr parvient à formuler, l'horreur qu'il parvient à nous dire en humaniste, en homme de paix.
Voici, sans que ces références l'écrasent, tant il s'en montre digne, que sa voix se joint à celles d'Albert Cohen, de Primo Levi, et de tant d'autres, pour maintenir vivant l'effroyable souvenir.

Michel Cégretin

Gilbert Martal fut sauvé par des Justes pendant l'Occupation. Il est agrégé des lettres, professeur honoraire.

Cliquez sur l'image pour lire le chapître de Gilbert sur Sèvres…

« C'est par hasard que j'étais tombée sur le portefeuille. Machinalement, je l'avais vidé. J'en avais sorti de vieux papiers: une carte de Sécurité sociale... un certificat de résidence... une carte de nationalité algérienne... une lettre de la Caisse d'assurance vieillesse qui informait le père qu'on procédait à la liquidation de ses droits, datée de deux mois avant sa mort... et la photographie. Sidérée, je l'avais épinglée au-dessus de la table à écrire. »

Une photo trouvée par hasard et Lil, fille d'Ali et d'Huguette, voit resurgir son passé. En 1961, elle avait trois ans. Son récit est un parcours, abrupt et violent. Celle qui longtemps s'était crue Une fille sans histoire devra briser tous les clichés pour habiter enfin sa propre histolre.

Tassadit Imache a trente et un ans, Une fille sans histoire est son premier roman.

II est assis. Il raconte que chaque partie du violoncelle est précieuse. Et comme pour nous enchanter, pense Jasmine, hérissée. La salle du conservatoire est immense. Longue et recouverte d'un plancher de bois sombre. Des pièces voisines, parviennent les sons étouffés d'un saxophone, d'un piano. A un autre étage, des voix solfient à l'unisson. Les deux filles sont l'une à côté de l'autre. La plupart des élèves viennent de l'arrondissement. Une amitié ancienne entre la directrice de l'institution et une personne de la mairie explique la présence de Jasmine et de son amie dans ce conservatoire. Elles ne portent ni jupes à plis grises ou marine, ni corsages. Ça se voyait. Le professeur du conservatoire sait qu'elles viennent de loin. Elles ont traversé la ville du sud au nord. Avant le métro, elles prennent le bus. Elles doivent marcher longtemps pour arriver à l'arrêt. Il ne leur pose pas de questions. Elles sont du genre muettes. L'une répond de haut mais juste. L'autre a soudain ce sourire qui éclaire." (Extrait)

De la mère exténuée et du père migrateur sont nées sept filles aux noms de fleurs - sept enfances dans la banlieue parisienne. Que faire, à presque trente ans, se demande Jasmine, l'aÎnée, pour enfin, sans détruire, briser le sortilège familial et traverser sa propre existence, de la rive des origines à la rive inconnue ( S'embarquer sur un violoncelle ( Tassadit Imache est née en 1958, à Argenteuil. Elle vit en région parisienne. Elle a déjà publié Une fille sans histoire (Calmann-Lévy, 1989).

Les Terrains, c'est une cité de banlieue, isolée de la ville comme la cour de la cité dans les tragédies grecques. C'est là, dans cette géographie infernale, ce paysage aux lignes tranchantes, que se déroulent, entre des individus aux destins comme scellés avant même leur naissance, ce conte du temps présent. Aux Terrains, les choses sont violentes, difficiles - même l'amour. Entre Sabrina et Bruno, ce fils des beaux quartiers, presque un frère cependant, l'histoire sera donc celle d'une réconciliation impossible.

Tassadit Imache est née en 1958 à Argenteuil. Elle est l'auteur de trois romans: Une fille sans histoire (Calmann- Lévy, 1989), Le Dromadaire de Bonaparte (Actes Sud, 1995) et Je veux rentrer (Actes Sud, 1998). Elle vit et travaille en région parisienne.

A trente-trois ans, Sara travaille dans un service d'aide sociale et a accepté une mission qui a de faux airs de week-end à la mer: accompagner deux enfants qui doivent prendre possession des effets de leur mère, tragiquement disparue. Mais rien ne se passe comme prévu et Sara se retrouve avec deux orphelins méfiants, errant dans un cimetière à la recherche de la tombe d'une certaine Patricia Loiseau, ancienne fugueuse de la cité des Coquelicots. Le destin d'une autre, décide Sara, qui depuis son retour à Paris vacille. A-t-elle jamais cessé d'être une fille de la cité des Bleuets? Suffit-il d'habiter un immeuble en pierre de taille entre les murs de la capitale pour tirer un trait sur ses origines et son histoire? Dans ce roman d'une jeune femme en fuite, Tassadit Imache, loin des discours convenus sur le métissage et la fracture sociale, pose de troublantes questions sur la manière dont chacun cherche à se construire une identité acceptable - au prix de quels mensonges, de quelles impostures? -, quitte à inventer ses repères et ses désirs dans une société en p

erte de liens.

De Tassadit Imache, née en 1958 à Argenteuil, ont déjà été publiés: Une fille sans histoire (Calmann- Lévy, 1989) et Le Dromadaire de Bonaparte (Actes Sud, 1995). Elle a également fait paraître en 1991 chez Albin Michel-Jeunesse: Algérie (Carnets du monde) et, chez Syros, Le Rouge à lèvres (coll. "Souris noire").

Julia Billet - De silence et de glace - Papa m'a dit: « Ton frère est mort sur le coup.» Silence. Une image m'est venue: cou cassé, nuque brisée. Clac. Crac. Silence.

Depuis le 13 décembre, le jour où elle a appris la mort de son frère, Sarah doit supporter sa propre douleur mais aussi celle de ses parents. Elle les trouve parfois immobiles, pleu- rant dans l'obscurité. Ou bien alors, ils proposent des sorties absurdes: piscine, cinéma, théâtre, musée. Mais c'est le silence qui domine la maison, et qui s'installe définitivement le jour où sa mère décide que le nom de son frère ne doit plus être prononcé, qu'il ne doit plus être ques- tion de lui. La chambre est vidée, tout son contenu déménagé au greruer. Alors les silences se transforment en glace à l'intérieur de Sarah. Un bloc de glace qui semble ne jamais devoir fondre.

Salle des pas perdus

Ils ont souvent tout perdu, famille, travail, maison, raisons de vivre, ceux qui arpentent le hall de la gare de Lyon sans espérer partir nulle part. Ils ont tout perdu et ils n'attendent plus rien. Parmi eux, il y a la vieille, élégante dans sa misère, cheveux coiffés, habits bleus. Depuis trois ans qu'elle vit là, elle s'est reconstruit un univers dans la salle des pas perdus. Son Caddie toujours plein d'un savant bric-à-brac. Ses copains de galère, Max, Henri, Élie, Céline. Ses combines et des confidences avec Yvonne, la dame-pipi. Ses trouvailles quotidiennes dans les poubelles garnies par les gavés, les nantis, les inconscients. Sa boîte à sucre, boîte aux secrets, aux souvenirs de la vie d'avant. Le spectacle de ceux qui ne veulent jamais perdre, ni leur temps, ni leur argent, ni un seul pas, ni rien. De temps en temps un festin de rouge et de jambon-baguette avec les autres. Et sa chambre à coucher, carton et couverture derrière les deux piliers de l'angle gauche. Tout est en place, bien rôdé. Une routine comme une autre. Jusqu'au jour où la vieille aperçoit une toute jeune fille sur un banc, à l'heure du 19 h 48 pour Avignon. Elle est différente. Fragile. Au bout. Elle semble regarder quelque chose intensément, à l'intérieur d'elle-même. Puis elle se lève. Et la vieille reconnaît son pas. Un pas perdu.

La grand-mère de Sarah, une grand-mère "un peu juive, un peu folle" a collé sur les vitres de sa fenêtre des lettres découpées dans des journaux: J'AI OUBLIÉ. Pourtant, son temps se passe à se ressouvenir: de Mesaoud, le si bel homme qui fut son mari, vendeur des quatre-saisons tantôt riche, tantôt pauvre, selon les fortunes du jeu, de ses filles, chéries, toutes mises, en nourrice, toutes perdues puis retrouvées. Qui sauvera la mémoire de cette vieille femme, dans ses oripeaux flamboyants, restes d'une élégance débridée? Au tréfonds de ses divagations resurgissent l'horreur et le bonheur d'un enfantement pendant une traversée clandestine de la frontière franco-espagnole, la fuite d'une fille qui avait voulu l'oublier, le départ au loin du mari qui l'a délaissée. La vieille Esther tisse une mosaïque charnarrée de souvenirs épars, un récit cahotique, triste et drôle, de ses aventures. Mais comment vivre avec l'histoire d'une telle vie si l'on ne se raconte pas d'histoires?

Julia Billet, qui avait déjà publié un roman, "J'ai oublié" (HB Editions,1998), livre ici son premier recueil de nouvelles. Neuf histoires de femmes en guerres. Qu'il s'agisse de guerre civile, de guerre des sexes ou de l'éternelle guerre de la norme contre l'a-norme, chacune des narratrices (la plupart s'expriment à la première personne du singulier) est confrontée à la violence d'un monde qui les enferme, les déplace, ou les exclut sans ménagement. La plume à la fois sensible et exigeante de l'auteur excelle à dépeindre la vie intérieure, dans toute sa richesse de sensations et d'émotions, d'espoirs et de révoltes, d'amour et de haine, de ces amantes, épouses, mères et filles, toutes rien moins que faibles.

Pascal Doury a publié "Elles sont de sortie"avec Bruno Richard, il a également publié : 1.Nécrologie, 2;Illisible strip-tease, 3.(Éditions Limage), 4.Santé et maladie, 5.Aventures- vacances - loisirs, 6.Papier peint, 7.Jeux, 8.Portraits ^suicid graphik - spécial veufs, 9.Bichon - Dora Maar, 10.(Éditins du dernier terrain vague) : Pornographie catholique, 11.Sexy politzei, 12.(Humanoïdes associés) : Théo, tête de mort (en 1983), 13.Art dégénéré.

Ainsi que : (Éditions de Suro) : Déjà mis 22 ans à me suicider, (Éditions Limage) Gratte-papier n°2, .(Éditions limage - Collection "À la pliade") : Spasmes, (De et avec) : Placid et Muzo n°6. … Diffusion Futuropolis, B.Diffusion, CDE-Sodis.

Caravelle (lino)
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L'embryon chez l'homme et l'animal, par Jacques Martal, coordinateur.

Cet ouvrage constitue le compte-rendu des débats et interventions tenus à l'occasion du 20e colloque "Embryon 2000". Tout le premier chapitre est consacré à la biologie du développement et aux biotechnologies (l'empreinte parentale, la différenciation cellulaire, la thérapie cellulaire, etc.). Sont ensuite abordés les phénomènes d'embryogenèse, de morphogenèse et d'organogenèse ainsi que la médecine de reproduction. Le dernier chapitre traite du diagnostic génétique et de la bioéthique. Livre de spécialistes, il n'en est pas moins une synthèse intéressante de sujets d'actualité des sciences du vivant.

Qu’est-ce que l’embryon ? Pour répondre à cette question, 70 spécialistes internationaux de biologie, de physiologie et d’immunologie, de génétique et de biotechnologie, de médecins ont participé au 20ème colloque « Embryon 2000 », organisé par le groupe de Biologie du développement.

Les questions d’actualité (comme le clonage embryonnaire et somatique, la transgénèse, le diagnostic génétique, la thérapie cellulaire et les problèmes éthiques qui en résultent sont discutés.

Coéd. INRA-INSERM 2002